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Post-Scriptum, Gildas Richard
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29 décembre 2005

Histoire

La tâche de l'Empereur. Finalement, que sait-on avec certitude ? Deux siècles après le sacre de l’empereur, quelques faits restent incontestables : civils d’abord avec une naissance en terre corse et une mort en exil à Sainte Hélène ; civilisés ensuite avec des routes droites comme des platanes, la légion d’honneur, une Banque de France et un Code Civil, martiaux enfin avec une éducation de petit soldat suivie d’une longue carrière de faits d’armes qui en feront capitaine d’artillerie, fin stratège et surtout grand conquérant. Une folie des grandeurs indéniable que rien n’assouvira, et qui trouvera son point d’orgue avec la branlée finale octroyée à Waterloo. Dans nos manuels scolaires, on expose fièrement son parcours du combattant : du 9 Thermidor à Campoformio, de l’Égypte à la Turquie, d’Austerlitz à Iéna… Mais voilà qu’un collectif casse le mythe en soulignant le revers de la médaille : la participation active de l’empereur à la reprise de l’esclavagisme. A l’instar du débat sur les effets de la colonisation, nous assistons à une empoignade entre ceux qui refusent les faits et ceux qui, lassés par tant d’années de têtes dans le sable, veulent éclairer une face peu glorieuse de notre Histoire. Nul doute qu’un bâtisseur d’empire n’est pas un saint homme et qu’il est crucial de dire toutes les vérités. Avec la limite qui consiste à ne pas tout mélanger. Comparer Napoléon à Hitler et la colonisation à la Shoah, c’est faire de nos mémoires un vaste trou noir en amalgamant les crimes contre l’humanité et le génocide. Cela revient à offenser les mémoires des victimes, de toutes les victimes.
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