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Post-Scriptum, Gildas Richard
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16 avril 2006

Le Salon du Livre 2006

La foire aux livres par Thierry Bodin-Hullin Membre de l’équipe éditoriale des éditions L’Escarbille. Le Salon du livre de Paris vient de fermer ses portes, et cette année, la grande foire aux bouquins a attiré 10 % de visiteurs de plus qu’en 2005. Immense foire assurément que cette manifestation où se côtoient, pour ne pas dire s’entremêlent, Titeuf, Yves Simon, la nouvelle cuisine coréenne, Anna Gavalda, l’Atlas des curiosités animales, Matin brun, Le Guide Michelin, Les Editions de Minuit, L’esperluète, PPDA et les best-sellers de Dan Brown. Sans oublier les mangas japonais, stars de cette édition consacrée à la littérature francophone. Plusieurs centaines de stands ainsi alignés, dont certains prestigieux, unis dans une vraie concentration éditoriale et commerciale (Galligraseuil !), des milliers d’éditeurs dont on dit, et c’est paradoxal, que les petits tuent les gros (sic). Des centaines de milliers de lecteurs attirés par cette multitude de livres que tout un chacun peut pourtant se procurer à la Fnac locale ou, telles des groupies, à la recherche de la dédicace de Zep, de Françoise Dorin, de Jim Harrison ou de François Weyergans. Et parmi lesquels on trouve également ces amateurs, ces grands passionnés de livres, amoureux de la chose écrite qui, comme chez les bouquinistes, fouinent pour y dénicher l’objet rare, la petite émotion cachée dans un rayon, le coup de foudre évident. Car au Salon du livre de… Paris, cette rareté, elle existe : il suffit d’aller la chercher sur les stands des éditeurs… régionaux. Depuis plusieurs années en effet, la plupart des Conseils régionaux ont la bonne idée de présenter sous leur enseigne la production littéraire en région (à bien différencier de la production régionaliste, présente également, et parfois de qualité, mais ne représentant qu’une petite partie de l’activité). Et là, en prenant la peine de s’arrêter, c’est le bonheur, la découverte de la belle ouvrage. Des livres à la mise en page finement réfléchie, au format hors normes, aux illustrations originales, à l’impression et à la reliure soignées. De beaux objets au service d’une littérature exigeante, et pas seulement elle d’ailleurs : certains guides méconnus ou livres de recettes trouvent là aussi des supports d’excellence. Pour s’en convaincre, il suffit d’aller feuilleter cet ouvrage sur le chocolat aux éditions du Coq à l’âne en Champagne-Ardenne. Ou d’aller admirer le travail de Max Schoendorff sur le stand Rhônes-Alpes. Contempler ses ouvrages d’artistes, étonnants de beauté, et ses collections de petits textes, singuliers et inventifs. Ou de parvenir à découvrir, au hasard de la déambulation, les éditions Finitude en Aquitaine qui ont sorti le très beau Dessiner ce qu’on a envie d’écrire de Georges Perros. Oui là, sur ces stands, des centaines de petits éditeurs soigneux, rigoureux et disponibles, heureux de présenter, à défaut de vendre, leurs ouvrages. Qui veulent prouver, à côté de leurs aînés prestigieux, que le Salon du livre, avec tout son tapage arrogant et médiatique, a toute sa raison d’être. Pour réagir : ed.escarbille@nantes.fr
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